Les nouvelles exceptions à la liberté d’expression : l’atteinte au Crédit de l’État !

Un grand Penseur a dit un jour,  « je déteste vos opinions mais je me ferai tuer  pour que vous ayez le droit de les exprimer ». Grâce au combat héroïque mené par ceux qui croyaient en la liberté de parole, Martin Luther King a pu crier haut et fort qu’il avait « un rêve ». Grâce à ce principe sacro-saint,  les maliens ont pu crier sans crainte, « à bas IBK ».

Parce que les Grands Hommes des Grands États ont accepté la contradiction et la critique,  ils ont gagné l’estime de leurs opposants. Et aujourd’hui encore,  nous nous battons contre le terrorisme pour sauvegarder ce pourquoi tant d’hommes et de femmes sont morts : la liberté de pensée,  la liberté de culte et la liberté d’expression.

Pourtant, ce que nous prenions pour des acquis ne sont plus que lettres mortes dans des Constitutions  dont personne ne se soucie.  La liberté a  des limites incontestablement,  c’est d’ailleurs ce qui fait tout son intérêt. Les limites posées par la loi doivent néanmoins être interprétées de façon stricte.

C’est tout le sens de l’Article  4  de la Constitution: « Toute personne a droit à la  liberté  de  pensée, de  conscience,  de religion, de  culte, d’opinion, d’expression et  de création dans le respect de la loi ».

Parallèlement, le Code pénal érige en délit punissable d’emprisonnement et d’amende les atteintes au Crédit de l’État.

Le texte rappelle la possibilité  de condamnation de « ceux  qui,  par  des  voies  et  moyens  quelconques,  ont  sciemment  propagé  dans  le public  des  fausses  nouvelles  ou  des  allégations  mensongères  de  nature  à  ébranler directement  ou  indirectement  sa  confiance  dans  le  crédit  de  l’État,  des  collectivités territoriales,  des  établissements  publics,  de  tous  organismes  où  ces  collectivités  et établissements publics ont  une participation ».

C’est une des nombreuses limites de la liberté d’expression. Mais le malien n’a-t-il plus le droit d’exprimer une opinion dont il est convaincu de la véracité et de la pertinence ? Doit-il être enfermé à  chaque fois qu’il exprime une opinion, fût-elle fausse, sans diffamation ? Après tout,  l’expression libre d’une vérité relative n’est elle pas un droit ?

Seuls les experts du Droit pénal pourront nous éclairer. Mais en attendant, la grandeur et le Crédit de l’État malien ne dépendent pas de l’opinion que se fait le malien lambda. Cette  grandeur  et ce Crédit dépendent des actions concrètes et bénéfiques que posent nos Chefs. On ne peut donc que les exhorter à ignorer les sorties médiatiques des brebis galeuses,  et se focaliser sur l’essentiel : le nouveau Mali qu’ils ont promis. Les grands chantiers ont commencé et le peuple en est  fier. Il serait dommage d’y rajouter la réputation d’un État policier dans une nation où la cohésion sociale a toujours existé  parce que le dialogue a toujours prévalu.

Vive la république

Vive le Mali

Vive la liberté d’expression

Dr DOUGOUNÉ Moussa

Source : Le Pélican

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